L'UNIVERS DE L'ARTISTE PEINTRE FATIHA LAÂLEJ

     L’univers de l’artiste-peintre Fatiha Laâlej 

            Un état transcendant de lucidité




Dans ses œuvres récentes, l’artiste-peintre marocaine Fatiha Laâlej se crée des évasions, des espaces de liberté et de jouissance, au cœur de ses recherches approfondies, philosophiques, poétiques et spirituelles. La plasticienne qui vit et travaille à Paris propose aux amateurs de l’art contemporain des œuvres où tout suggère cette volonté de voyager au-delà du rythme quotidien, de la parole envolée pour accéder à la béatitude de l’être.


 


Fatiha Laâlej explore l’espace, dynamite la matière, explose les couleurs, installe des plans, métamorphose des supports, trace des chemins et des passages, réveille une couleur, ennoie une autre, éclaire tel point et plonge tel autre dans l’obscurité, elle recouvre ou épargne, elle froisse, écrase.  Afin de galvaniser les émotions, l’art, en tant que création, prétend élever l’observateur jusqu’à un état transcendant de lucidité. Si cela peut être effectué, l’artiste a atteint son but. C’est comme si cette plasticienne ne se suffit plus de platitude et cherche à brusquer par le volume, le tissage imposant qui rime avec l’excellence souvent gaie et béate du dire. 





Par le recours aux éléments standardisés de la composition et leurs capacités combinatoires, le regardeur peut éprouver visuellement les différences et les ressemblances entre les éléments, tous équivalents, qui composent chaque œuvre de Fatiha : leur position dans l’espace, le rapport de l’élément au tout, et des œuvres entre elles. Les éléments constituant ses œuvres sont généralement tous élaborés dans le même esprit authentique afin que celui-ci soit perçu dans son opacité et sa transparence.  Elle n’intervient pas elle-même sur le matériau qu’elle laisse brut, mais elle accepte tout ce qui peut altérer l’œuvre : sa propre histoire, le temps, les traces perceptibles et imperceptibles de la main de l’homme.  



A l’inverse de la recherche paradisiaque de Matisse, qui gommait le réalisme cru de son premier dessin pour aboutir à une vision schématique presque mystique, Fatiha procède d’abord par son trait ému et gracile avant de redonner corps à un réel sensuel et solide, en charpentant à grands coups de pinceaux vifs, valeurs et ombres, portées, pour faire émerger un vivant qu’elle laisse volontairement intacte.


 


Au lieu de découper plastiquement le matériau, c’est plutôt le matériau qui découpe l’espace pour le rendre fluide. Ses œuvres aux formes semi-géométriques, modules qui peuvent être assemblés selon différentes combinaisons, expliquent sa prise de conscience de l’importance de l’horizontalité qu’elle cherchera à substituer à la verticalité traditionnelle. D’aucuns attribuent également à cette expérience de travail où notre artiste fera des unités modulaires simplement juxtaposées en une stricte obéissance à la loi de la gravité.


 

De ce procédé créatif cherchant un équilibre entre la nécessité du contrôle et le défi de l’impromptu se dégage une grande sérénité et zénitude. Pour Fatiha Laâlej, l’art est essentiel mais trouve surtout valeur dans l’échange entre la réalisation picturale et la réaction du récepteur. Ainsi la lecture de ses tableaux provoque, chez les passionnés d’art, un effet de détachement vis-à-vis du conventionnel et qu’ils éprouvent un certain plaisir en y trouvant leurs propres références et repères d’appartenance, tout en se surprenant à y voyager librement. 



Evasions, modernité, espaces ouverts, envies d’escapades romantiques….les grandes lignes de ces dialectiques de l’attraction des consciences permettent de concilier l’intention pour soi et le statut conféré par autrui. Ainsi, examiner les œuvres de Fatiha Laâlej, de ce point de vue, nous permet d’apercevoir les conditions de production, de diffusion, de réception des œuvres  abstraites dans ses états et d’y exercer un esprit critique. Elle réussit à nous faire vivre ce même voyage des sens lorsque nous nous laissons emporter par chacune de ses peintures. Un interlude et une parenthèse enchantée assurés. Et l’on demeure toujours fasciné par la quintessence de ses formes abondantes. Il s’agit ici d’une expérience profonde que celle de se sentir emportée et guidée par l’inspiration créatrice. Tout à coup, le figural s’efface et sa sensibilité s’éveille. Elle devient spectatrice de la toile naissante qui prend forme et s’épanouit sous ses yeux.  



Ainsi l’autonomie et l’indépendance de l’œuvre de Fatiha Laâlej lui permettent de s’exprimer indépendamment d’elle. L’œuvre raconte l’histoire de sa création, de sa naissance et de sa réalisation, elle confirme sa provenance de l’invisible et de l’irréel, dans un langage autre que celui de l’image où la signification trouve, amplement, sa place. De même que dans l’écriture, les lettres de l’alphabet constituent un outil de communication avec l’intellect, dans les compositions impressionnistes de notre artiste, ce sont les formes et les couleurs. Cette composition a le pouvoir de parler à l’âme de celui qui la regarde en silence et sans l’intervention inutile de l’artiste. Elle porte en elle la signification authentique; il suffit à celui qui la regarde de comprendre cette vérité. 


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حصري جدا و خاص..

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